lundi 3 février 2003
enfant, je me souviens de ça, je croyais toujours qu'un jour ça irait mieux, qu'un jour en grandissant il y aurait autre chose, que la vie arrachée, comme accouchée de soi, que les jours qui s'enfilent, que le temps qui dépasse, l'homme qu'on aime qui s'en va. je les voyais tous s'en aller dans la vie avec l'aisance nouvelle de ceux tout juste sortis de l'enfance, je les enviais, peut être, je ne savais pas qu'ils jouaient, comme j'ai appris à jouer, très vite, pour me sauver, pour éviter la peur, et les médicaments. je croyais que la confiance s'en venait avec l'âge, j'attendais quelque chose qui viendrait sans prévenir, menant dans son sillage un apaisement nouveau, cet apaisement du coeur je l'ai trouvé peut être, un peu tard, mais enfin, profond, sous votre peau.