l'immédiate

journal d'O.


mardi 25 mars 2003

tes yeux de pierre et d'eau dans les gares inconnues - on commande un café au comptoir et il arrive bien noir, très chaud, bouillonnant à grosses flaques sombres sur le zinc mal lavé. on l'avale tout d'un coup, la bête à l'estomac, une voix résonne dans les hauts-parleurs et puis tu prends mon bras, je suis ta bouche, les portières claquent, le train tremble - tout s'en va.

dans tous les trains qui vont vers l'est je crois toujours entendre le claquement des portières plus sec encore et puis le long roulement des grands rideaux de fer des wagons à bestiaux, les cris, les râles, les pleurs tristes des enfants, tout un peuple battu qui ne reviendra pas.

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