un médicament
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8.10.02 la nuit, belle promenade sur remue.net H me voit lire histoire d'O, le château de cène, histoire de l'oeil et puis l'image, elle me dit : tu fais quoi là, une spécialisation en littérature érotique ? ça n'est pas une mauvaise idée. en attendant, le texte intégral de l'outrage aux mots de bernard noël est téléchargeable sur remue.net. brillant. ... une éternité que ce truc était
coincé. ceci étant, on sera ravi d'apprendre que
l'éternité trouve sa limite dans le génie informatique
des
ingénieurs dévoués. 7.10.02 16.9.02
11.9.02 un garçon qui a bon goût : les affinités e-lectives de jerome attal ...
qui est aussi le nom d'une expo de photos sur 9/11
tout à travers le monde sur les images partout on voit les gens porter la main à la bouche parce que l'horreur c'est ça peut être d'abord, c'est ce qui ne se dit pas. certains feraient mieux de se taire. 21.8.02 j'ai déjà du mal avec les titres,
en plus on me les pique je fais payer des royalties ? 19.8.02 le désordre c'est l'ordre sans le pouvoir (léo ferré) comme une envie, la même à chaque
fois, de faire son nid dans
ces pages-là. je veux bien être la
petite chaise bleue de portsmouth, les
petits cailloux sur le bord de la fenêtre, je veux bien être
une des
boîtes qui elle même contient une boîte qui elle même
contient une boîte, je ne ferai pas de bruit, je ne dirai pas
un mot, je promets je serai sage comme une image, ou bien comme une poupée
(russe). je promets oui je me punaiserai sur le mur au milieu des croquis,
des brouillons, des dessins et puis je regarderai le monsieur écrire,
parce que quand on range un peu, c'est ça je crois qu'il fait le
mieux. 12.8.02 les trucs de six heures du matin
webplayer, music to watch URL's by... à six heures du matin, j'avoue, un rien m'amuse. 29.7.02 le manque terrible tous les jours, plus de quarante personnes arrivent sur le journal en tapant "lettre d'amour" dans google. je trouve ça effrayant. 15.7.02 traitement exponentiel du réel cet après-midi, la première page du site internet du Monde mettait la Palestine en avant. un tout petit encart relatait le défilé des champs-élysées pour la fête nationale. tout en bas de l'article, on mentionnait qu'un type avait été arrêté. ce soir, avant de dîner, les trois lignes
sur le type arrêté formait un article bien plus étoffé,
toujours en recul par rapport à l'article principal sur la Palestine.
on y donnait le nom du jeune homme, le calibre de son arme, le fait qu'il
était déjà connu des services de police pour l'avoir
déjà utilisée. (à noter, quand même, la réponse
du président chirac à l'annonce de la nouvelle, deux points
ouvrez les guillemets : "ah bon") 3.7.02 chouchous J.A
point com, ce blog ne blog jamais mais quand il blog c'est pour de vrai ... ce blog ne sert à rien. c'est révolutionnaire,
comme concept. j'ai inventé le premier blog qui ne sert à
rien, hip hip hip hooray. vraiment. ce blog ne sert à rien. y'a
deux trois liens qui se promènent, de temps en temps la jeune fille
se réveille et puis elle écrit un truc, mais pas trop alors
hein, parce que elle son truc c'est le journal,
et puis le journal et le blog c'est différent, faudrait pas voir
à tout mélanger non plus quand même. ce blog ne sert
à rien. z'allez voir que tout à l'heure elle va y passer
ses petites annonces en se faisant les ongles (déjà fait).
ce blog ne sert à rien. X me dit : on n'a pas besoin de commentaires
composés. ce garçon a souvent raison, ça m'énerve
assez. ce blog ne sert à rien. c'est assez charmant tout compte
fait. ce blog ne sert à rien. c'est une raison comme une autre
pour continuer. 2.7.02that is the question c'est une idée où je change de peau de journal à chaque fois que je change d'amoureux ? ... message personnel au bout du téléphone il y a votre voix et il y a les mots que je ne dirai pas etc... mr
bungle ! votre email ne marche pas, ça commence à m'énerver
! 6.6.02 next on my i-want-to-marry-you list
tant d'intelligence me déprime. 30.5.02that there, that's not meau téléphone je lui disais : c'est comme si quelqu'un d'autre écrivait le journal. quelques fois (souvent, même) je parle de mon journal comme si c'était quelqu'un d'autre qui l'écrivait. comme si c'était une part de moi que je ne reconnaissais pas, que je n'acceptais pas de reconnaître, comme si le journal parfois était un corps étranger, qu'il m'étouffait, qu'il me vidait vers autre chose. et qu'alors je me sentais flouée. les nuits de mai. j'ai du mal à écrire.
je me laisse porter. j'écoute radiohead. la nuit de mai est longue
et douce comme une chanson de radiohead. ... il dit -
j'ai pensé à toi. 23.5.02 flûte j'avais complètement oublié
ce truc. 26.4.02bribe and marmeladeoulah, il a du se passer quelque chose pendant
la nuit : voilà que je sors en
premier dans google... ... il y a une chambre secrète, c'est celle que je préfère moi je veux m'endormir toute habillée sur
le canapé dans la
chambre des demoiselles 24.4.02française mais pas comme ça
22.4.02 j'ai peur. et je me souviens de monsieur X, maire d'un joli village du sud de la france, racontant à mon père que Le Pen lui avait proposé un chèque de 2 000 francs en échange d'une signature pour les présidentielles. monsieur X, assez joueur, avait répondu que là n'était pas son prix. une autre lettre de Le Pen serait arrivée : de combien est-il alors ? 20.4.02 les femmes, la mer, c'est pareil il y avait ce livre que j'avais du lire pour l'école que je traînais partout avec moi. j'habitais alors aux états-unis. j'avais seize ans. en classe, la prof de lettres se tournait tout le temps vers moi pour que je l'aide à prononcer correctement les noms français. c'était un livre qui parlait de la nouvelle-orléans, de la bonne société créole du XIXème siècle, le soleil, la mer, et puis cette femme, cette femme terriblement libre, un personnage choquant à l'époque, je crois bien que le livre avait été longtemps interdit, l'auteur elle en tout cas très certainement écartée de la bonne littérature américaine. il y avait ce livre qui, plus encore que par l'audace de l'histoire, l'intolérable liberté d'une femme dans une société patriarcale et conservatrice, me marquait à blanc, ce livre qui s'appelait the awakening et qui, d'un seul coup comme une révélation, m'avait laissée apparaître ce que je n'ai eu de cesse de retrouver depuis, avec un plaisir évident : l'incroyable sensualisme de la langue anglaise.
le texte intégral est sur le site du project gutemberg. 18.4.02 i prefer men to cauliflowers
17.4.02 auto-pastiche cette nuit encore j'ai rêvé du kimono bleu aux dessins rose pâle. du fond de ma mémoire il est remonté comme un costume ancien, un apparat d'époque. du fond de la nuit je l'ai senti tout près, soudain, le frôlement doux de la soie made in taiwan par une enfant surexploitée, la douceur et puis aussi son odeur de lilas, comme un parfum, un parfum remonté du fond de la nuit et du rêve, je dis : un parfum d'assouplissant. il est là dans mon rêve, le kimono bleu aux dessins rose pâle, dans mon rêve depuis si longtemps le bleu roi de la soie très douce les dessins roses entrelacés dans le dos comme de grands dragons prêts à s'envoler, il est là dans mon rêve le kimono bleu aux broderies roses pâle tant et tant cherché, attendu, inventé, je le vois dans mon rêve je lui tends les mains, - et soudain il se retourne sur son cintre, les yeux des dragons luisent dans la nuit ils sont bien vivants mais ils ne grognent pas, jamais, ils savent que même en chinois le langage est une trappe à rats, je le vois le kimono bleu roi aux dessins rose pâle très pâle soudain il fait un pas vers moi et je me prends dans mes propres bras. toute la journée, je l'ai porté sur moi comme un voile, la soie, le parfum d'assouplissant et les yeux fous des dragons confondus, mélangés, je l'ai porté sur moi comme on porte un enfant, un rêve infini ou bien la mer étale, quand je le retirais soudain distraite la ceinture qui se défait ou un accès d'exhibitionnisme devant mon ordinateur, j'avais l'impression de mourir de froid. 16.4.02 drunk on plum wine and html codes. ... le soir tard alors que tout le monde dort, C. d'A. me raconte son histoire. l'histoire de la fille qui danse dans la neige. il dit :
... piège sublime
15.4.02 de la différence entre un journal et un blOg sachant que je ne pourrais pas brancher mon pc
cette semaine, j'avais dit que je profiterai de ce blOg pour y mettre
mes entrées de journal. (pardon, ça n'amuse que moi...) 5.4.02 pourquoi je me suis retirée des Bloggeurs 2002 le 26 mars, dans le journal, j'écrivais :
non mais sans blague. 4.4.02 ceci n'est pas un blog ceci n'est pas un blog. je veux dire : ça
ne parle pas d'ordinateurs. ça ne parle pas de trucs toujours très
drôles. ça n'est pas au courant de tout ce qui se passe dans
le monde. ça n'est pas plein de tests et de quizzes et de photos
d'anime japonais. ça n'est pas mis à jour toutes les dix
minutes. ça ne sert pas à se faire des tas d'amis. ça
ne parle peut être même pas d'internet. alors... et j'adore abajourproject. ... incandescence
3.4.02 qu'est ce qu'il ne faut pas entendre (à la radio entre boston et new york) - women and minorities are also encouraged to apply. - we promise you no explicit lyrics on the radio. we have families, just like you, and we know what you want for your family. - making sure there's a man around the house when the boy is between 24 months and 5 years of age would help avoiding disorders such as homosexuality. ... hum. ... décadence Times Square, le bout de la civilisation. l'image fragmentée, mille fois répétée, dans les miroirs des buildings, dans les glaces, les panneaux, et le ciel. on ne distingue plus la nuit du jour. tout se fond, se confond. visages souriants, heureux, magnifiques gagnants de la société de consommation. tant de dents et tant de mains tendues en avant. la publicité reine mère, étalage du paradis promis. l'information qui circule sur des bandes passantes, tout en vrac et rien de trié. surcharge et surenchère. trop de bruit, trop de gens, trop de couleurs, la saturation des sensations. la foule qui se presse, fatiguée, poussant, cahin-cahant, mécanique. métropolis, le retour. j'ai le coeur qui déborde. Times Square, la décadence. la civilisation poussée à son extrême, son délire, son paroxysme. le bout de la technique. dans le taxi pour rentrer, je ne peux plus me retenir de pleurer. 2.4.02
29.3.02 - ...name rings a bell, I probably know him from
the dorms or something. via in passing. 28.3.02 ce blog aurait pu s'appeller la vie extérieure, la vie immédiate, ou bien encore, la vie matérielle. mais tout est déjà pris, et pas par n'importe qui. alors il s'appelle un médicament pour la mélancolie. c'est pris aussi, par bradbury. il ne m'en voudra pas. pour les heures tristes, le traitement par les mots et le violet saturne, il me fallait bien ça. ... adventure
quoi qu'il en soit,
le texte complet et l'ensemble des nouvelles et bien d'autres choses encore
sont en ligne sur Bartleby.com.
yumm. 27.3.02 autobiographie du jour 5 bonnes raisons d'être de bonne humeur : flûte ça fait six. je suis vraiment
de bonne humeur. 25.3.02 Ulysse est un bloggeur j'ai passé la matinée à lire l'Odyssée sur le site de jean-philippe marin. c'est drôle comme tout de suite, il apparaît très clairement que le voyage d'Ulysse est un voyage initiatique, un voyage qui l'emmène de la ville détruite de Troie jusqu'à sa patrie d'Ithaque en passant par différents stades : les Lotophages (le bébé qui ne fait que manger et boire), les Cyclopes (l'homme dans la Nature, sans technique ni culture), Circé (passage du stade animal au stade humain), le royaume des morts (conscience soudaine de sa propre mort), les Sirènes (la tentation sexuelle, l'amour dans la mort, eros/thanatos), Charybde et Scylla (le destin, la force implacable de l'inéluctable), les troupeaux du Dieu Soleil (sens de la propriété, éthique d'un "contrat social" à la Rousseau), Calypso (renoncer au désir de vivre dans la jeunesse éternelle, divine), Nausicaa (l'entrée dans le monde humain enfin : le respect, la pudeur, la morale), et puis le retour à Ithaque (reconnaissance sociale : situation dans une famille, une terre, une patrie, un sens de la justice, de la responsabilité, et puis, plus que tout encore, l'accession à une identité propre : Ulysse déguisé en mendiant se révèle par sa force et son intelligence et, au bout de son long voyage, recouvre son identité d'Ulysse, fils de Laerte, roi d'Ithaque) Ulysse, c'est aussi le "maître des liens".
il connaît les cordes et les filets, il noue et dénoue les
amarres, les cordages de ses navires, le langage. à ce titre, comme
le dit Ulysse, c'est un trickster, un poète, chasseur,
matelot, un maître des liens, comme les Parques. son histoire est
fragmentée, chaotique, portée d'île en île qu'il
relie de par ses mots, son langage, comme d'immenses fils, des cordages.
un bloggeur, quoi. 22.3.02
... description chromatique du jour : la couleur de ce blog, c'est violet saturne. ça n'existe pas encore dans le dictionnaire des couleurs, mais c'est le nom de mon rouge à lèvres préféré. ... bon alors, il y a déjà le journal. et puis maintenant il y a aussi le blog. non monsieur ça n'est pas pareil. le journal c'est la vie intérieure, ça ne rigole pas. le blog, c'est le reste. et voilà. |