l'immédiate

journal d'O.

rouge et or pour l'été

 

samedi 2 août 2003

on marche ensemble loin des maisons et les mains se rejoignent, les mains trouvent leur chemin. couchées dans l'herbe dure je te raconte le temps passé, le temps sans toi, celui qui ne compte pas vraiment. tu as le sourire de tes seize ans, je le reconnais maintenant, et cet abandon fou à la vie que tu envoies valser tout à travers les prés. c'est drôle d'être là encore. c'est drôle la vie qui passe, qui n'abîme rien de nous. toujours la même ardeur, quand tu descends du train, tu portes la lumière comme d'autres une fleur en boutonnière. ta bouche un fruit très mûr. ta gorge qui se renverse - je reconnais mon geste - et la lumière t'emporte, licoreuse et filante, qu'on peut boire comme du vin.

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