egOphélia

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

l'immédiate, c'est la jeune femme en moi qui ne croit qu'au désir.

il faudrait n'avoir jamais à s'expliquer sur qui l'on est, ce que l'on fait, où l'on habite, ce que l'on aime et qui nous donne cette sensation douce, illusoire, d'être vivant ou différent. il faudrait ne pouvoir aller dans la vie que fendant l'air, et la ville, et le temps, goûtant un vin, aimant un homme, une femme, donnant son corps pour un détail. il faudrait ne pouvoir faire que ça, confondre la vie au fond du rêve, l'écriture, un creuset merveilleux et puis qui n'aurait pas de nom. j'ai le coeur en marée. je voudrais pouvoir tout absorber de la lumière. j'aime la mer, la nuit, les oiseaux fous et les sources profondes. la couleur m'entre dans les yeux. mon corps seul est mon bateau. j'ai eu vingt ans en l'an 2001. on ne dira pas que ça ne se voit pas. j'écris sans trop savoir pourquoi, comment, vraiment, quelle importance ?

je fais ça pour la peau.

j'aime les films d'Antonioni et de Tarkovski, au-delà de tout. cet espace de l'image qui fait sens. Fellini, Pasolini, Visconti, Bergman aussi, et Godard : Le Mépris. j'aime les films de Renoir et Le Dernier Tango à Paris. je suis très amoureuse de Shinji Takeda, d'Arthur Cravan et de Léos Carax. il fallait le dire. je lis, en vrac, Mandiargues, Kerouac, Lorca, Breton, Stendhal, Tanizaki, Shakespeare et Sylvia Plath. s'il n'y avait que ça. Gracq, Bataille, Deleuze, Artaud, Coleridge, Rimbaud, Rilke, Foucault, Kawabata, Kafka, Dostoïevski. j'aime follement Huysmans, et Nerval, Lautréamont, Hérodote, Pouchkine, Katherine Mansfield, les soeurs Brontë, Paul Nizan, Salinger, Kate Chopin, Fitzgerald, Alejo Carpentier, Julio Cortazar. ce qui perturbe me plaît, ce qui m'échappe m'envoûte. j'écoute des choses sans âge, des disques de mon père : Léo Ferré, Leonard Cohen, Boris Vian, Barbara. et beaucoup de bossa nova, beaucoup de tango, Lou Reed, David Bowie, David Sylvian, Nick Cave, the Jesus and Mary Chain ou des trucs pleins de bruit enfumés disparus dans de longues nappes onctueuses et atmosphériques, tout ça dépend des jours. je crois que mon idéal masculin s'espace quelque part entre Caetano Veloso, Serge Reggiani, Sidi Larbi Cherkaoui et Edward Saïd - ça laisse de la marge. on peut aussi y rajouter Benjamin Stora. mon idéal féminin est blonde avec du sang italien et polonais, elle sent l'heure du tango, les lacs et le désert terrible du Rajasthan. j'ai grandi dans une famille où toujours on a vécu pour des idées, pour des alliances, pour des projets. j'aime et puis je me souviens de la lumière très douce dans les étés indiens, les Etats-Unis de mon adolescence, la neige en mai à Montréal, les oasis du fond du coeur et du désert, le soleil tragique de la Grèce, l'Italie, la nuit en Turquie balançant sous les palmes j'écoutais les oiseaux sur la mer pleurer comme autant de femmes.

je porte en moi Paris, et Tokyo, et Christchurch : je suis partout où je rêve, partout où l'on m'appelle.

pour Cravan à Barcelone, pour Jacques Vaché à Nantes - en ce moment Paris en préparant l'appel.

je construis mes légendes, j'amorce mes futurs. les heures sanguines, l'appel des rivières, le rouge, la volupté. j'ai un journal online pour la vie intérieure, et un blOg pour le reste. j'ai des sites sans amarres et d'autres comme des miroirs. j'ai des amitiés fortes, des amours sans limites, du désir et de la vie à n'en savoir que faire. je ne crois pas que l'excès soit réservé aux héroïnes shakespeariennes. je ne crois pas que la vie soit comme un long fil que l'on laisserait infiniment dérouler. je crois que tout viendra, qui a été terriblement, indécemment désiré.

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1999-2008

blog d'O. - la jeune fille et la mer - les chemins de traverse