l'immédiate
journal d'O.

 

 

carmilla, again, can't help it

22.11.03

un grand appartement dans le coeur de Paris - L très blonde, moi très brune, mulholland drive revisité - quand on passe dans la cuisine toute la foule de la fête s'y engouffre avec nous, lorsqu'on revient dans le salon la vague fait marche arrière sur nos jambes, nos talons. ils sont là dans nos yeux, tous jaloux, inquiétés, excités à crever des mains de L entre les miennes, la trace de mon rouge à lèvres sur l'or velouté de son décolleté. pauvres types, je dis - avec les types, dans les soirées, je suis une louve ou un démon - L au contraire est très douce, elle les aime, les materne, elle porte en elle des trésors de tendresse et de rédemption - vraiment, je lui dis, je ne te comprends pas, la seule chose passionnante qu'il y ait eu dans cet appartement cette nuit c'était la bibliothèque du père de Mona ! j'exagère, le château-margaux aussi était très bien, et puis de toute cette masse je sauverai également, pour des raisons de bon goût apparent : le jeune homme aux yeux gris brouillard triste et mélancolique qui s'est endormi comme un enfant, l'assistant de cinéma qui m'a parlé avec ardeur du Mépris et de Jean-Pierre Léaud, l'Anglais aux yeux très noirs qui portait le nom d'un livre de Virginia Woolf (Orlando, londonien).

 

avant - après
index - journal
ego -
archives -

© 1999-2006