l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

Narita

02.04.04

Tokyo, trois mois déjà et comme de l'eau entre les doigts. à Tokyo le temps n'est pas le même. à Tokyo le temps n'existe pas. il n'y a que des jours et des nuits, sans pareils. ce que je voulais, ce que j'ai volé de la ville c'était son quotidien. il y avait ce sentiment que l'important seul alors était d'être dans la vie. les habitudes. la routine. la forme des rues et tous les bruits, les couleurs. je boudais tous les temples, les musées. j'allais libre dans les jardins, je suivais loin la foule. il y avait l'urgence d'être là pour de vrai. le soir, marchant le long des quais, des métros au hasard, suivre les corps sans noms qui s'agitent dans la ville. je tombais amoureuse de masques et de regards. des formes entr'aperçues à la nuit tendre et pâle. c'était la solitude, à la foule folle serrée. c'était la liberté, un semblant dans l'allure. et quelques fois j'ai cru que ça durerait toujours.

 

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