l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

la route

06.02.04

un sundae chocolat sur le bord du comptoir, les pieds qui pendent dans le vide du haut des tabourets, avec Paul qui rit et qui dit des bêtises, le juke-box dans un coin qu'on a chargé à bloc, toutes lumières vivantes, c'est l'american club, c'est une jeunesse fifties de prom nights cadillac les filles aux yeux miroirs et encore le bowling où envoyer son coeur valser parmi les quilles, je me souviens des villes de poussière sans couleurs coupées par la grand'route, les camions sur les bords garés pour le dîner et Freddy Spaghetti, c'est comme ça qu'on l'appelait, avec sa grosse serveuse aux cheveux blonds crantés, son accent nasillard, quand on partait le soir à travers l'étendue d'herbe jaune et de terre rejoindre le Texas et c'était comme un rêve, les longues discussions dans la voiture sur la vie et la mort, les souvenirs d'enfance, les plans sur la comète, et je penchais ma tête par la fenêtre ouverte quand traversant les plaines avec le vent du soir les arbres de fer blanc plantés pour les tempêtes bruissaient tous du même chant et semblaient nous saluer.

 

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