l'immédiate
journal d'O.

 

 

traktir

05.07.04

la boîte de thé russe, reçue ce matin par la poste depuis vos main, je l'ai cachée d'abord comme un secret dans l'armoire de ma chambre, et puis je suis partie me promener. je courais après la pluie. des beaux plateaux, là-haut, je vous parlais, loin à travers le vent, jusqu'à votre fenêtre à Paris, dans toutes ces langues étranges, langues de mon sang et de ma chair, dont vous avez su, un jour et pour toujours, connaître les résonnances intérieures. vous me manquez, le croirez-vous vraiment, à moi qui fuis tout le temps, qui m'en vais d'île en île pour chercher les fragments, les morceaux de mon corps et mon coeur à connaître, pour renouer le fil d'une sensation à une autre, d'une image à un passé, et d'un passé à un rêve, pour exister en soi et de par soi d'abord - exister en ses rêves, exister en son corps - retrouver ces éléments qu'au fond seules des mains comme les vôtres savent reconstituer.

j'ai sorti tout à l'heure la boîte de thé fumé de l'armoire. tout mon linge en est infusé.

 

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