l'immédiate
journal d'O.

 

 

Tempus Fugit

19.07.04

Tempus Fugit - le corps sec délirant de Sidi Larbi Cherkaoui. superbe scène de tango bouches liées - celui qui se détache tombe à terre... aussi : la femme blonde voilée qui danse cassée comme une poupée à genoux entre les hommes debouts (la crampe au ventre). je suis rentrée en tanguant par la rue des teinturiers, ce dégoût brusque du regard des hommes qui couve, qui suit, qui s'approprie, ce dégoût de moi-même parce que ma peau palpite, parce que ma poitrine se soulève quand je respire, et que l'on m'achète cela à grands coups de sourires, de soi-disantes faveurs et de verres en terrasse, ce dégoût absolu de la foule qui se presse - soudain, dans les jardins du Gymnase C était là, un verre dans chaque main comme s'il m'attendait, et il m'a emmenée, dans la nuit agitée loin il m'a emmenée, rues secrètes, arbres frais, solitudes douces et longs passages d'orphée, jusqu'aux carreaux en damier noir et blanc de mon palais provisoire, jusqu'à ton silence ambré, tes mains brunes, mon repos.

 

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