l'immédiate
journal d'O.

 

 

sans fin

22.06.04

je ne réponds pas au téléphone, je ferme les volets, les rideaux sur la maison qui n'appartient qu'à moi - cette nuit, regardé d'un seul mouvement Rome Ville ouverte, Paisa, Stromboli et à nouveau la première partie de la Dolce Vita - je déteste positivement Ingrid Bergman, je n'ai d'yeux que pour l'ondine Ekberg - j'ai le sentiment (la certitude) de faire faux-bond à tous ceux qui m'entourent et qui m'aiment, ou au moins s'y essayent - il y a toutes ces images ces couleurs et ces signes en moi que je ne sais plus lire, il y a tous ces chemins, que je sais beaux et fous, avec la grande lumière, pour des routes qui d'avance me fatiguent, me déçoivent, il y a tous ces amours qui seraient si faciles mais qui restent de surface - je suis là sans y être, la souffrance dans la peau d'être seule, éloignée, et pourtant le dégoût profond de se faire approcher - la souffrance dans la peau d'avoir perdu ma ville - quelles chansons faudra-t-il, quels mots cachés dans quels livres, quelles inventions du coeur encore pour tromper la douleur ?

 

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