l'immédiate
journal d'O.

 

 

une année sans hiver

14.11.04

les jours défilent à mon insu - je n'ai pas compris l'automne cette année. j'ai fui Paris tant que possible. j'ai erré dans des rêves, des images, un bateau qui venait prendre ma mer chaque nuit vers l'amérique latine. les jours défilent et jamais aucune page de journal n'en retiendra la dureté, la ferveur, la beauté toutes entières mélangées. j'avance de l'intérieur vers un pays tranquille. j'avance vers le silence, le repos tant mérité. je ne sais pas ce qui m'emmène, je suis mon propre courant, je vais vers le soleil, vers les îles et la mer, un refuge loin du bruit des grandes villes qui me mangent, un sommeil intérieur pour lire et pour écrire, pour retrouver peut être des fragments d'existence dans la langue de mon adolescence, une certaine simplicité, et respirer, loin, loin, je ne vis bien que loin - ou c'est ce que j'aime à croire, il n'y a pas de différence. cette année j'aurai été chercher la lumière partout où elle se trouvait - au soleil rouge levant, aux rivières argentines, aux îles les plus lointaines - cette année j'aurai avancé tout le long, à travers la plus grande solitude, à travers les plus belles retrouvailles, et l'inépuisable fuite, dans une année sans hiver.

 

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