l'immédiate
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o grande amor 03.10.04 et puis tout de suite après, dans le train, je me suis dis que j'allais devenir folle - je portais dans ma peau nos peaux fondues ensemble, nos langues et nos devenirs - collision de désirs, amour des continents - je suis arrivée un peu vite dans cette ville de province où tout me semblait gris, même la terre, même les fleurs pourtant immenses et douces sous les grandes balustrades. il a fallu faire naviguer mon coeur exultant dans le silence des autres. il a fallu parler dans les registres imposés. partout autour de moi les peaux déteintes, abîmées, limitées par l'âge et la douleur semblaient me prévenir. il a fallu subir la souffrance des autres corps et puis leur solitude, admettre le temps qui passe. L, mon coeur, j'ai rêvé t'appeler toutes les heures, je voulais te trouver, te dire viens avec moi partout, ne me laisse plus jamais te laisser derrière moi, on ira vivre la mer, le vent et la pampa, on écrira pour nous et nos complices du coeur dans des maisons lointaines, gorges renversées pour l'amour, un fin filet de sueur entre les seins lorsque l'on dansera, des nuits entières, avec nos frères secrets, nos amants, nos alliés, et tu baigneras ta peau dans des lacs, dans mes yeux, les herbes filantes et l'origan, L ma très belle comme tout est simple soudain, au coeur palpitant, partagé, de notre grande famille amoureuse.
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