l'immédiate
journal d'O.
Taylor's Mistake, Nouvelle-Zélande

 

 

Taylor's Mistake

17.04.05

le long, très long sentier qui file au miroir de la mer dans la lumière extraordinaire des prairies endormies, compagnie tendre de plantes bleues et grasses d'où coule un suc épais et prenant comme le rêve, fleurs amazones fières et piquetées du sang noir des ancêtres maoris, en farandole - tant de beauté m'engouffre et m'enivre, du haut de la prairie je suis tombée entière dans le souffle des grandes herbes blanches et l'étendue de ciel qui s'ouvrait dans ma peau - j'ai vu la vague roulante naître du grand large, je l'ai vue éreinter son grand corps aux rochers de la baie et enfler de désir jusqu'à tomber, violente, au destin de la plage de Taylor's Mistake, je l'ai vue revenir et revenir encore comme un grand animal, éprouver sa présence, perpétuellement s'échouer.

 

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