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l'immédiate
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la grande route 26.02.05 à Lyford avec N, au haut de la montagne dans le soleil, on se nourrit de souvenirs, de lectures, de rires fous et de vin, on a passé l'une et l'autre maintenant les écueils dangereux de la fin de l'adolescence, on se sent avancer, parallèles, puissamment, en complices, dans un monde aux ficelles bienconnues mais où tout reste pourtant sans cesse à découvrir, on rit de nos faiblesses (bruns, et qui parlent des langues merveilleuses) et puis l'on rit de nos erreurs, on ne doute plus un seul instant de nos désirs, nos possibilités, nos rêves qui nous emmènent secrètement en avant et puis notre même fulgurante indépendance, on arrive pareillement sur le grand plateau de la vie où nous n'avons plus à douter de nous, où le monde tout entier sous notre peau, dans notre coeur, nous rappelle à chaque instant que nous l'avons trouvé seules, que nous l'avons connu seules, provoqué et aimé à travers nos voyages, nos immenses solitudes, et qu'aucune fuite maintenant aucun grand inconnu ne va venir à nous autrement qu'avec passion, on se dit c'est doux, c'est beau, c'est insensé le monde et ça nous va, on prend la grande route dans la lumière, on avance, on voit loin, et toujours étendant les bras folles de joie nos ombres nous prolongent en avant infinies et sans craintes, longtemps.
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