l'immédiate
journal d'O.
Christchurch, Nouvelle-Zélande

 

 

grand oeuvre dans la nuit

03.01.05

tendre, la promenade la nuit dans le silence des grands arbres, ombres secrètes, pierres étincelantes, troncs solides des pins noirs qui sont aussi des portiques, et lacs profonds des parcs qui sont aussi des passages, une silhouette filante dans l'oeil d'un réverbère annonce tour à tour un prince ou un vampire, un monstre, un amant fou, un bestiaire entier d'animaux merveilleux, et les grands arbres s'entr'ouvrent, et l'eau des lacs se fend, une robe de velours rouge il faudrait pour marcher sur la route devenue chemin sombre de campagne, fleurs étranges dans les cheveux, oiseaux qui ouvrent le rêve, la mer serait toute proche où tanguent de grands voiliers, des pirates peut être dit Nicky, qui vendraient des bijoux volés aux corps des princesses mortes, ou des perles géantes, des onguents, des chameaux, un grimoire assyrien de sable et de génies gardant entre ses pages les mystères révélés de la création, ou les feux du grand oeuvre, mille mondes enveloppés dans mille rêves étranges, tous cachés très profond dans le repli immense et puissant du langage.

 

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