l'immédiate
journal d'O.
Barcelone

 

 

l'appartement vivant

24.07.05

l'appartement vivant. en l'absence d'Oriol, son corps rêvé prend toute la place, sans répit, sans interruption, de toute sa force son corps imbibe, son corps pénètre, il n'admet aucune résistance - à chaque instant dans l'ordre et le désordre des choses, le choix des formes, des appartenances, l'habitude, le goût, l'oeil silencieux des photos - à chaque instant prenant la peau - et puis lorsqu'il paraît, enfin, si grand, si brun, si doux et riant dans le noir, ses cheveux profonds et odorants, lorsqu'il nous garde toutes les deux près de lui sur le grand tapis blanc ou dans les mains dentelées des lierres de son balcon, lorsqu'il nous laisse dormir emmêlées dans son lit, la rumeur de la ville, la chaleur et l'orage, lorsqu'il nous regarde simplement c'est l'apaisement, c'est cette fraternité secrète des peaux libres étendues, ivres de Rioja rouge et de futilités, pourquoi cela me rassure-t-il tant, quelque part encore un garçon à la bouche mordue écoutant les vinyls de João Gilberto et lisant les Chants de Maldoror dans une antique édition catalane toute couverte de dessins au crayon de papier ?

 

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