l'immédiate
journal d'O.
Mt Lyford, Nouvelle-Zélande

 

 

private universe

01.05.05

loin, dans le parc et l'éclat vert liquide de la pelouse, la petite fille en salopette qui joue avec le chien, qui tombe et puis qui se relève, je n'entends pas son rire - son rire résonne partout. sous les érables japonais de l'automne, un vieux monsieur ramasse soigneusement des feuilles qu'il serre ensuite dans un grand carnet, sa femme le regarde tranquillement, ils ont cette manière très anglo-saxonne l'un et l'autre de porter avec désinvolture un polo identique de coton bleu qui me ramène tendrement avec eux un demi-siècle en arrière, la même route peut être, le même arbre, et puis ce même regard tranquille. le jour tombe à toute allure. nous rentrons à Christchurch avec le front de mer et un disque de the crowded house. un grand nuage porté par le nor'wester avance tout contre nous. il est rouge sur la mer comme une bouche de femme ou le souffle fantastique d'un dragon. je coule dans une torpeur tendre, corps abandonné à ses rêves, son langage, l'implacable faiblesse et le désir fou du monde, le long sommeil montant de la mer et de l'immensité.

 

avant - après
index - journal
ego -
archives -

© 1999-2005