l'immédiate
journal d'O.
Christchurch, Nouvelle-Zélande

 

 

la faille de Marmara

13.03.05

et toujours, la grande maison fatale avance sur le rebord du rêve et du souvenir. il y a l'arabesque blanche des escaliers. il y a les corolles monstrueuses des fleurs rouges, et leurs bouches emmêlées aux grilles de fer forgé. il y a son visage, son éternel visage. le soir, de grandes algues lumineuses viennent nouer mes mains dans l'eau montante de la mer. les lumières de la ville brûlent au loin sur la côte. je n'ai pas de mémoire, j'ai un corps et je le donne. la très jeune fille aux yeux rivière m'emporte dans son regard, elle fait naviguer les voiliers au creux de ma poitrine, elle sourit en sommeil et croise ses deux mains pâles comme les princesses égyptiennes. tout est si calme... une pluie tendre tombe dans la paume des palmes et la bouche des statues. des portes s'ouvrent sur le vide. le garçon aux cheveux noirs renverse sa belle tête languide sous mes paupières. mon coeur, mon mystère, j'ai vu sur le rebord du rêve et de la falaise avancer ta silhouette d'enfant-roi. une étoile qui est peut être la nôtre marchait sur nos pas. toujours nous jouerons avec le vertige, mon sort attaché en pierre à ton cou, ton désir plaie ouverte à ma peau.

 

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