l'immédiate
journal d'O.
Paris

 

 

l'impossibilité de savoir

16.11.05

les cheveux foncés c'est comme cela seulement que je me reconnais, et la peau pâle, et le trait noir des yeux très maquillés, peu de bijoux mais choisis, toujours le même parfum - je m'enferme, je m'enferme - du noir seulement, ruban rouge, si maniérée je me fais mal, tombant en flammes sans cesse derrière ce splendide orgueil de façade - la louve dit M et M en sait quelque chose, lui qui avance comme un magnifique animal - dis, mon coeur, touche moi un peu, savoir si j'existe ? - des angoisses de petite fille me prennent dans cette ville sans ivresse - l'impossibilité de savoir le soi, l'impossibilité de toucher, de comprendre les morceaux - je sais bien que je suis l'ensemble des masques et des allures par lesquels je me manifeste, je sais bien que j'explose, qu'à chaque instant je me décuple et que peut être c'est là le lieu de l'énergie : je n'en comprends pas pour autant la profondeur vertigineuse de ma propre peau - et tout blesse dans la lumière fade de l'automne, tout transperce salement - je dois bien valoir quelque chose, puisque L m'aime, puisque L si belle m'aime pour de vrai.

 

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