l'immédiate
journal d'O.
Paris

 

 

amusements

12.09.05

très légèrement Merteuil quand le jeune garçon aux cils cendrés s'approche - il est deux heures et demi du matin dans des musiques à la mode où je n'ai rien à faire, pieds-nus sur le parquet et buvant du champagne dans un mug betty-boop - mais tout m'intéresse - et particulièrement sa peau, et particulièrement sa bouche, beauté lisse et sans heurt, extrême ingénuité, merveilles d'yeux pâles et marbrés - oh la ferveur avec laquelle il me parle de son goût de la justice, de son souci du bien, et de sa foi en Dieu - j'ai une folle envie de rire mais j'écoute avec beaucoup d'attention - l'air tranquille, dégagé, épaules droites, moue légère, jubilant intérieurement mais n'en laissant strictement rien paraître, presque douce par moments, pernicieuse, et laissant de temps à autre tomber quelque obscénité du bout des lèvres en le regardant sans ciller - c'est un sport - et toujours si touchante la beauté angélique, si émouvante, j'y descendrais volontiers mes deux mains d'un seul coup, avec les ongles.

 

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