cirque
de ville. musique, éclats, cocktails fluorescents - je n'aime
pas le petit pion politique qui fait mine de me sourire comme si l'on
se connaissait,
on t'embête ? demande C en grand frère
mais c'est moi qui irais volontiers l'agacer juste un peu, le jeune
renard
municipal,
lui replanter ses fleurs de journée de la femme dans la gorge,
tranquillement,
then sit back, have a drink and relax,
douce
douce douce dans la nuit froide la fumée l'orage majestueux,
et guitares, et voix rauques, un vieux violoncelle heureux qui courbe
l'échine
encore, les os me font mal sous la peau quelques fois je sens le
grand squelette du rêve qui appelle, trop lu toute la journée
trop traîné dans le Paris perdu des loulous au café Moineau
j'aime Debord pour des raisons essentiellement mélancoliques,
tout cela est charmant mais - une météorite inconnue
et les yeux très brillants se penche
vers moi, je penche aussi, et le bar, et la nuit, suspendus par un
fil
passée
d'un coup dans les atmosphères de la langue où j'exulte
- si tranquille soudain, entière - oui tout est là - le jeu, le rire,
la grande joie du don et de la nuit.