l'immédiate
journal d'O.

 

cirque de ville. musique, éclats, cocktails fluorescents - je n'aime pas le petit pion politique qui fait mine de me sourire comme si l'on se connaissait, on t'embête ? demande C en grand frère mais c'est moi qui irais volontiers l'agacer juste un peu, le jeune renard municipal, lui replanter ses fleurs de journée de la femme dans la gorge, tranquillement, then sit back, have a drink and relax,

douce douce douce dans la nuit froide la fumée l'orage majestueux, et guitares, et voix rauques, un vieux violoncelle heureux qui courbe l'échine encore, les os me font mal sous la peau quelques fois je sens le grand squelette du rêve qui appelle, trop lu toute la journée trop traîné dans le Paris perdu des loulous au café Moineau j'aime Debord pour des raisons essentiellement mélancoliques, tout cela est charmant mais - une météorite inconnue et les yeux très brillants se penche vers moi, je penche aussi, et le bar, et la nuit, suspendus par un fil

passée d'un coup dans les atmosphères de la langue où j'exulte - si tranquille soudain, entière - oui tout est là - le jeu, le rire, la grande joie du don et de la nuit.

 

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mercredi 8 mars 2006