Dora dans la nuit noire, elle serre dans sa poitrine la bête folle qui la ronge. son sommeil est léger, il saute comme un vieux disque et la projette encore, éberluée, épuisée, sur les boulevards factices. la pluie et les lumières sont égales dans sa bouche, une pâte médicamenteuse au fort goût de menthe verte, une masse, une colle, à peine une texture. Dora dans la nuit noire, tordue, sans apaisement, des yeux tirés à l’encre dans un grand corps violent. des cheveux et des lèvres pâles, Dora vivante tellement, par devers soi : c'est ce qu'il faut comprendre. le corps fait mal, le corps fait moi, la mort comme un noyau dans le fond de son ventre. Dora sait. elle est de celles, terribles, qui déchirent leur chemise et l'appât de leur peau, la nuit, parce que plus rien ne reste de ce qui s'attend ou s'espère. |