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04-09-01

kinjiki, les couleurs interdites

la couleur du hasard. je rouvre un de mes vieux Mishima, les amours interdites, et découvre que son titre japonais est kinjiki : les couleurs interdites.

kinjiki. la couleur de l'or pour certains, les différents dégradés de rouge pour d'autres, la couleur des princesses impériales en tout cas. la couleur défendue, la couleur sacrée. j'avais choisi ce nom très vite pendant les vacances, ce nom très rouge et très effronté, pour succéder à lakini. mais lakini, c'est encore une autre histoire...

peindre les couleurs du hasard. lui faire croire qu'il existe, déjà c'est l'afaiblir. ne jamais rien lui laisser qui n'a été pensé.

au petit matin dans la chaleur des draps blancs, écouter la voix de björk se fondre à la pluie qui tambourine sur le toit.

les yeux peints de bardot hier soir, dans les histoires extraordinaires de e.a. poe adaptées par louis malle et fellini. delon aux yeux fous dans william wilson. le cirque enchanté de fellini, avec ses rires trop forts et ses pitres mauvais, je détournais la tête lorsque le diable apparaissait. une petite fille blonde, avec un sourire terrible, et un ballon rond comme une tête d'homme. j'ai terriblement mal dormi.

...

comme le ciel est gris. je porte des robes marrons et des pulls rouges. j'ai toujours les cheveux dans les yeux. je bois du thé par petites gorgées dans de grandes tasses. j'ai l'impression de vivre en décalage horaire et quelques fois cela m'insupporte. je suis sortie à cinq heures. la marquise, c'est moi. valéry qui s'étrangle avec ses petits fours. mais enfin voyons ça n'est pas possible. si, si, mon cher monsieur. je suis sortie à cinq heures et même que j'ai été me promener dans les bois. j'ai touché les écorces et j'ai goûté la terre. il pleuvait j'étais trempée et très bêtement heureuse. terriblement trivial, n'est-ce pas. j'adore. j'adore.

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in the sleeping curves of my body
i shall enter fingers of smooth mastery
with chasteness of seagulls
will i complete the mystery of my flesh ?

- e.e. cummings -