lundi 9 décembre 2002
toujours je laisse mes mains jouer sur le bord de la table, mes cheveux roulent sur le côté et je secoue la tête doucement pour les remettre en place, je parle de choses et d'autres et si parfois je cherche une contenance très vite la contenance même m'absorbe, c'est à dire que je peux m'emporter immédiatement sur à peu près n'importe quoi, tout me grise dans mes propres gestes, ma propre voix, le mouvement étrange du langage qui va et vient de lui à moi, ses yeux fins de pierre noire, son regard appuyé, le mien qui se dérobe, la nuit qui tombe dehors dans les rues froides et la ville disparue, toujours mes mains qui jouent sur le bord du verre, sur le bord de la table, et rien n'est jamais innocent.