l'immédiate

journal d'O.

samedi 23 novembre 2002

comme la très belle actrice vietnamienne du film à la verticale de l'été j'écoute lou reed et le velvet underground le matin au réveil, de même à l'époque où était sorti au cinéma le voluptueux film de wong kar-wai in the mood for love j'avais cette obsession étrange d'aller sans cesse comme Maggie Cheung chercher des nouilles chinoises, sauf qu'au lieu de frôler sensuellement Tony Leung dans la rue je devais louvoyer entre les types branchouilles qui prenaient d'assault les cafés, il faut dire aussi que dans mon Shanghai imaginaire je n'allais guère plus loin que la rue des archives. il y a quelque chose de profondément sensuel, graphique, physique, qui m'a toujours attirée dans le cinéma asiatique, quand ce n'est pas pour dire : le beau visage abîmé de Tony Leung (mais aussi celui de l'Amant de la petite blanche) ou la présence étrange de l'acteur japonais du labyrinthe des rêves. de tout temps je n'ai jamais été vraiment sensible qu'aux acteurs asiatiques, c'est une chose étrange à dire mais d'une certaine manière je ne m'en suis jamais vraiment sortie de cette élégance-là, cette sophistication extrême de l'ombre et la couleur, quelque chose de la pureté des traits qui est aussi celle des masques mortuaires ou bien des androgynes, d'une tristesse noyée dans autre chose de lointain et comme rêvant la vie réelle, la très profonde mélancolie.

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