l'immédiate

journal d'O.


mardi 1er avril 2003

accomplie à vos bras dans la lumière qui tombe, puisse-t-elle tomber longtemps, et vous rester toujours. je ne vous attendais pas, vous êtes venu quand même, et puis penché en moi comme en ma gorge offerte vous avez vu tout au fond ces choses que je ne vois pas. moi qui fuyais dans la tristesse, les errances creuses et vides de la ville en sommeil, vous m'avez ramenée mille fois à cette femme bien vivante que je suis, celle-là même que je désirais être. je vous ai détesté de vos absences, et j'ai crié, et j'ai pleuré, jamais je n'aurai eu la moindre prise sur votre vie, et jamais pourtant je ne vous aurai tant possédé. peut être que l'on se frôle. peut être que l'on se rate, de quelques années, de quelques mots, peut être aussi que rien n'a jamais été si évident de la vie, brûlant, amené flamboyant à nous pousser tous les deux toujours plus en avant.

avant - écrire - après
ego - journal - archives - blog