l'immédiate

journal d'O.

samedi 15 février 2003

l'été avec Hélène on dormait tout le jour, le soir on ouvrait les fenêtres pour laisser entrer l'air très chaud et prenant à la gorge. on écrivait. on buvait du vin rouge sur la grande table dressée aux chandelles, on s'ensevelissait dans la baignoire en lune, l'eau chaude pour dénouer les muscles pétrifiés sous la peau de tant d'amour toujours repris trop tôt. le soir je sortais pieds-nus dans le jardin arroser l'herbe et les fleurs et l'odeur de la terre m'enivrait, à pleurer. on écoutait tu penses à quoi ? antoine écrivait d'une allemagne noyée d'eau où se mêlaient léo ferré, deleuze et les cheveux blonds de la lorelei. on parlait peu. on s'aimait fort. on se tenait l'une l'autre vivante. on voulait l'amour fou, les livres, les hommes aux autres langues. notre attachement toujours sera un même terrassement du corps par le langage, le désir, l'absolu du lointain.

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