l'immédiate

journal d'O.

rouge et or pour l'été

 

vendredi 4 juillet 2003

il y avait des moments dans l'enfance accomplie de bonheur et de jeux où déjà sans raison je me sentais étrange, comme en marge du monde. j'aimais la solitude des champs et des villes folles, la même ivresse tanguante au vent et à l'alcool, le souffle dans le sang, la beauté des soleils. je souffrais d'être seule et ne le savais pas. dans le mouvement du soir, dans les livres, dans les mains blanches des hommes et leurs yeux qui tournoient je cherchais un refuge, quelque chose qui saurait me briser de moi-même, me sortir de mon corps, m'accomplir toute au monde. je dansais dans des fêtes. je goûtais les couleurs. j'aimais des peaux lointaines. je restais toujours seule et la nuit m'effrayait.

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