l'immédiate

journal d'O.

rouge et or pour l'été

 

mardi 22 juillet 2003

le soir dans les chemins on monte fumer en douce une ou deux cigarettes comme des adolescentes, on parle des villes d'avant, des terres qui ont changé, partout tout est brûlé comme d'un soleil nouveau et qu'il faudrait réapprivoiser. maman cherche les pierres, les pitons rocheux qui abritaient ses jeux d'enfant. je me souviens des cabanes de bois que l'on construisait dans l'été. ici les mémoires se mélangent. ici le passé fait le guet. on retrouve aux troncs épais des arbres des marques anciennes du coeur qu'on avait oubliées. les ruisseaux et les sources charrient les mêmes baisers. l'eau sera toujours pure, où l'enfance s'est baignée. il y a dans le vent, dans la chute folle des pierres la même urgence nouvelle qui nous claquait au coeur, qui gonflait nos poitrines un peu comme des voilures, quand descendant les collines en courant la vitesse nous prenait et l'on croyait voler.

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