journal d'O.

mercredi 7 mai 2003

sur le boulevard saint-germain les chaises bien avancées sur le trottoir et tous ces gens qui se font voir, je ris toute seule, ce que cette ville peut être poseuse, ce que cette ville fait le dos rond sous les talons pointus des filles, les mégots mals fumés des garçons, la fausse désinvolture des hommes opulents en costume et pourtant tout brunis de soleil, quand ils s'arrêtent souriants à notre hauteur dans leurs grosses mercedes grises L les dévisage avec froideur et puis elle prend ma main, on part se promener, on marche dans les petites rues qui descendent vers la seine, on parle, on rit, on se moque de tout le monde, on fait un peu les folles, on est heureuses, on se serre fort encore, on s'aime.

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