l'immédiate

journal d'O.


mardi 13 mai 2003

L le soir en chaussettes snoopy dans mes chaussures vernies, ma Lolita à moi. elle rit, elle danse là dans la chambre, on allume des bougies, on se parle de nous, absorbées de nous seules, nos corps qui se ressemblent. tout nous déborde encore et puis tout nous emporte. on s'est quittées souvent, pour des pays lointains, pour des amours passions, et souvent par ma faute, le temps alors était au ralenti et l'on dormait tranquilles dans le silence de l'autre, la confiance absolue, un temps doux de latence à se cacher tant de choses par amour, par jalousie de n'être pas l'autre entièrement, un temps doux dans l'absence et pourtant, la certitude superbe d'avoir ce point d'ancrage au monde au moins, ce point précis à tes yeux, à tes mains, ta blondeur bouleversante et ton sourire en coin, toutes ces choses que je me fatigue toujours à chercher partout quand tu es là depuis si longtemps, qui me regarde et m'ouvre tes bras sans un mot.

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