l'immédiate

journal d'O.


mercredi 21 mai 2003

Cécile est triste ; je l'emmène avec moi dans la fumée odorante des cafés et le regard des hommes. l'air est là dans les poumons, profond, épais, gorgé de parfums et de pluie. je regarde l'ombre verte des jardins, la lumière qui joue encore sur l'asphalte laqué d'eau. j'aime ces moments arrachés à la tristesse comme à la vie, je les aime de tout mon coeur ces heures d'amitié douce. depuis l'enfance toujours j'ai choisi mes amies comme on choisirait des amantes - des filles aux peaux fraîches, sourires moqueurs, éclats de rire furieux, des filles dont les moindres gestes, les moindres mots trahissaient de leur coeur la même flamme que je savais en moi, la même appartenance et la même chair, brûlante, violente, lascive et sans limites, toute entière prise dans son propre mouvement, sa propre ivresse au monde.

avant - écrire - après
ego - journal - archives - blog