l'immédiate
journal d'O.

 

 

fragments de bonheur

13.11.03

rue de l'Odéon, je respire enfin. je prends un café avec une amie de ma soeur qui est aussi comme une autre petite soeur pour moi - hypokhâgne au lycée Fénelon, les livres et l'enthousiasme, premiers cinés rue des écoles, la découverte du monde, en somme - je me souviens de cela. L nous rejoint, très belle, quelqu'un demande si nous sommes soeurs et toujours je m'exclame : ah vous au moins vous savez faire un compliment ! on glisse ensemble sur le boulevard, le métro, le monoprix du coin de la rue où Cécile nous rejoint - robe noire, veste orange, cheveux nattés - et l'on discute des heures dans les rayons bondés, idiotes et bienheureuses parlant fort et jouant comme des adolescentes, de nous seules enivrées, touchant, critiquant tout, à cache-cache avec les vigiles - L au rayon chocolat lance avec ardeur : il faut déjouer les plans du marketing ! - Cécile parle des sales types sous la pancarte énorme des prêts à consommer - on n'en fait qu'à nos têtes, qu'à nos coeurs abîmés, dans la rue en courant, se hurlant nos secrets, les soirs en amitié le monde peut bien tomber, tout Paris s'effondrer derrière les baies vitrées, avec la lune qui danse, avec la brume en voile et qui enveloppe nos rêves, dans le bus pour rentrer un type me demande si je suis prof de danse, quelle classe dit-il et je fais oui oui, si vous saviez, c'est tout un métier.

 

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