l'immédiate
journal d'O.

 

 

la robe voilière

12.11.03

un après-midi de juillet - Avignon en furie - je descends tranquillement la rue de la République depuis la place de l'Horloge jusqu'au marché aux livres - je porte une robe claire, très légère, transparente, nouée dans le dos et puis sans soutien-gorge, effrontément indécente - V l'appelle : la robe insupportable - c'est une journée brillante - tout me saisit au coeur - je suis là dans la ville comme je suis dans mon corps, libre heureuse et brûlante, suivant mon seul désir, Ariane en robe voilière qui envoie tout valser - je marche seule et voguante sur l'asphalte tendre, glissant, comme portée par la foule sur la grande rue en pente - un instant de vie pure qui n'appartient qu'à moi - qui ne répond qu'à moi - instant de toute-puissance : le corps est le plus fort, il faut me toucher encore, je n'existe pas ailleurs.

 

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