l'immédiate
journal d'O.

 

 

après l'orage

11.11.03

après l'orage du coeur, les mains battues à l'oreiller et la peau qui fait mal, après la nuit stupide vide de rêves, de désir, après les premières aubes plus claires encore plus claires toujours parce qu'il faut être, parce qu'il faut vivre, parce qu'il faut faire semblant pour quelques fois encore tomber dans le piège du réel, le piège sublime, le seul qui vaille la peine, l'inattendu du monde qui vous prend par le col, i want you here right now. après l'orage-colère, après la faille ouverte, les livres comme en écho et qui ne sauvent de rien, il arrive que les décors s'écroulent, après la fuite lointaine, la bataille, le désert, les chansons bord de nuit qui m'arrachent toutes mes larmes, oui il faut vivre seule, se construire sans hâte, rêver aux creux des autres, se moquer folle du monde qui se moque de tout, je me souviendrais toujours, avec une tendresse infinie, de l'incandescence vive que V m'avait rendue, l'été mort dans mon coeur et sa désinvolture - après l'orage à mon corps électrique tout du monde appartient.

 

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