l'immédiate
journal d'O.

 

 

Paris je ne t'aime plus

13.10.03

Paris je ne t'aime plus. demain je prends le train pour les montagnes. demain commence la vie nouvelle. c'est drôle de penser que je ne reviendrai pas avant longtemps à Paris, en tout cas pas vraiment avant au moins un an, c'est tellement beau, un an, c'est tout empli déjà du rêve des villes lointaines. oh bien sûr au tout début il y aura encore le transit, le métro entre les gares, le rer, les aéroports, les cafés en coup de vent au Petit Suisse pour dire aurevoir, la dernière cargaison de livres chez Compagnie, les baisers volés au Luco, mais Paris ça n'est pas Paris lorsqu'on n'y habite plus, c'est un décor à peine où toutes les rues déjà s'effacent d'elles-mêmes, une carte postale dans l'agenda entre un petit portrait de Rimbaud et une toile (rouge) de Staël. dans l'avion, en janvier, je ne sais pas si je pleurerai. Paris, tu m'agaces, tes cafés branchouilles et ton calme bourgeois m'horripilent, tu te laisses dévorer en silence, même l'eau lourde de la Seine est molle et paresseuse. je voudrais bien dire que je n'ai pas besoin de toi. j'essaie sans cesse et je n'y arrive pas. Paris peut être ma ville comme une famille, et je ne peux partir - loin, longtemps - que parce que je sais que tu seras toujours là pour moi.

 

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