l'immédiate
journal d'O.

 

 

night for day

25.09.03

Bastille - la place tournait comme sur elle-même. j'ai retrouvé Cécile dans le grand angle d'une caméra, ouvrant et fermant des portes à tout va. ses yeux noirs d'enfant triste crevaient le coeur et l'écran. il a fait nuit très vite dans le monde du dehors. j'ai oublié les heures. je notais des images. en bas dans les silences Antoine m'a raconté le rock minimaliste, le punk américain, les films de Kubrick, la peau de Lilian Gish. il a versé l'absinthe tout au fond de ma gorge. je me sentais fiévreuse. je remontais sur moi le grand col de mon pull - le complexe Anouk Aimée disait-il, comme dans un homme et une femme. à sept heures et demi du matin il avait fumé trois paquets de benson. j'ai dit on ferme les volets pour faire durer la nuit. il riait : tu ne dors jamais ? je pensais à Jean Seberg dans à bout de souffle : "je n'aime pas dormir. quand on s'endort, il faut se séparer."

 

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