l'immédiate
journal d'O.

 

 

la famille

27.09.03

à l'arrivée de l'eurostar, dans la gare folle de confetti, une fanfare jouait dans la foule. j'avais gribouillé à la hâte, pour la faire rire, un grand panneau marqué - welcome back Nicky. je pensais : autant mes cousins me sont proches comme trois frères, autant Nicky elle a toujours été mon autre petite soeur, une soeur du bout du monde, anglaise des colonies. les larmes coulaient toutes seules. j'étais folle de bonheur. le soir le dîner de famille était une fête. on a parlé beaucoup et puis surtout de politique comme on le fait toujours. JL est passé nous embrasser. toute la maison vivait. Nicky avait les yeux brillants, gris-verts. papa lui a donné un de ces couteaux anciens qu'il a l'habitude d'aller acheter à Thiers. il y a des rites comme ça ici. on croit encore un peu à la tribu. j'aurais toujours un mal fou à comprendre qu'il y a des tas de gens qui ne s'entendent pas avec leurs parents. mes parents ma soeur ma famille sont mes plus forts appuis. la confiance y circule comme le sang ou la vie. on se construit ensemble, on s'écoute et on s'aide, on s'abîme quelques fois, on se retrouve toujours, on écoute dans la nuit de vieux disques vinyls en buvant du café et de l'abricotine. on parle des voyages, des montagnes que l'on aime, du devenir des enfants et c'est toujours le même sentiment puissant, le même ciment politique qui nous tient et nous lie. il faut rester dans l'invention, l'insurrection, l'humour noir, le vin rouge et la vie. nous ne savons pas être indifférents au monde. nous ne savons pas être tranquilles. ma famille est une tribu aux terres profondes et sans frontières.

 

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