l'immédiate
journal d'O.

 

 

du plus haut du rocher

29.09.03

la fièvre m'a prise sur le matin. je tremblais comme une feuille dans le vide des jardins. toutes les statues étaient muettes et lointaines. je tanguais avec la Seine. je suis entrée dans une librairie. les livres d'Edward Saïd mis bien en évidence commerciale me faisaient pleurer. tous les mots tout au fond de ma gorge avec la brûlure vive restaient coincés. toujours, je tanguais. la vague lente revenait. la tristesse large et puissante comme la mer. j'ai failli m'évanouir dans le bus. on m'a ramenée. j'avais envie de me faire mal, le mal était déjà fait, je me suis endormie comme on tombe du plus haut du rocher.

 

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