l'immédiate
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tristeza - separación 28.08.04 on dirait que j'entre dans l'âge où il devient normal de trouver chaque mois dans son courrier un ou deux faire-parts de mariage. tristesse douce, donc, dans le train qui descendait dans les fleurs, les petits-fours, les colliers de félicitations et les discours sans fin - j'écoutais les tangos de Piazzolla : tristeza - separación. sur l'herbe tendre, un moment réchappée de la foule et des mains, la mariée flottait loin dans sa robe de vapeur. Pierre remplissait mes poches de dragées rouges et blanches, j'avais noué dans mes cheveux une rose volée dans un jardin voisin, je cherchais un garçon au bras de qui boire infiniment, c'était un soleil tombant de belle campagne qui seul venait me prendre : quelle fatigue, et quelle tendresse aussi quand la toute petite fille au visage vénitien venait sur mon épaule fondre ses cheveux aux miens. j'avais une robe en soie et des talons aiguilles, je ne sais pas quel est l'hurluberlu qui est intervenu à mon sujet en m'appelant la parisienne, je portais alors toutes les villes en moi, et de la façon la plus passionnée, Tokyo Melbourne Buenos Aires, je suis sortie d'un coup et puis j'ai marché, longtemps, par les chemins de pluie, les chemins de traverse.
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