l'immédiate
journal d'O.

 

 

vie matérielle

30.08.04

Paris comme j'aime, la rue, les infos du matin, les ouvriers qui viennent boire leur café par groupes de trois ou quatre, qui se saluent et puis regardent dehors, les fourgonnettes, la Poste, Franprix, vaisselle importée de Chine, déménagement express, la jeune femme en tailleur qui traverse sur la pointe de ses talons, le garçon aux baskets rouges avec son chien énorme, le bus 70 qui s'arrête lourdement, le clignotement des croix vertes des pharmacies, souffle chaud et poussiéreux du métro, un enfant au cartable de cuir en retard pour l'école buissonnière, filles en vélos foulards au vent, types en vespa, coursiers, livreurs en double-file et soudain, surgissant de la brume, sept petits poneys sellés qui remontent l'avenue, tous tenus en bride par un grand type dégingandé, en route j'imagine pour le jardin du Luxembourg. j'écoute longtemps la radio et les éclats de voix dans les cafés. je rêve. un chat sur le comptoir s'allonge et me sourit.

 

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