l'immédiate
journal d'O.

 

 

mon voyage immobile

08.09.04

je les portais en moi, les corps lourds et sans désirs de la foule, la chaleur et l'abrutissement des métros, j'ai dû les perdre dans les escaliers, les jeter par les fenêtres peut être, celles qui donnent sur la cour et la vie des voisins tout comme au cinéma - assise dans la cuisine avec mes jambes étendues et son silence immense ses yeux de puits profond son apparente et voluptueuse indifférence je n'avais rien à lui prouver, j'avais tout à recevoir de sa douceur étrange, étrangère, féline et impassible, bien plus tard même encore, nourrie loin de ses mains, emplie d'alcools puissants, de poèmes et de photographies, allongée sur son lit comme s'il s'agissait du seul endroit au monde, dormant du sommeil le plus calme et le plus reposant dans son oeil magicien, il y a eu la beauté, il y a eu l'abandon.

 

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