l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

flamme vive

23.04.04

un an passé comme en rêve et c'est plus qu'un souvenir, c'est un monde intérieur, un filet de secours, une ligne dans la main. il y avait la fièvre, la nuit dans les rues folles, et les cris, la musique, plus tard encore traversant les grandes places et son coeur et l'été j'étais une flamme vive - il me protégeait. tout ça c'était la peau. la peau dans les robes noires, le soir pour danser, la peau brisée de chaleur, qu'on jetait pour fraîchir sur la pierre des arcades, à midi dans la ville déroulant son désir, la peau debout immense dans la lumière, et puis la prenant toute. il n'y avait plus de sommeil, les rêves passaient dans le sang, on aurait voulu tout fuir et tout nous retenait, silencieusement. la beauté. la ferveur. l'urgence de vivre le monde. je tendais mon désir comme un piège, en riant. un an passé et c'est égal maintenant, ce qu'il fait, ce que je suis, à un moment tout était là, au premier regard le danger, un vieux compte à régler sans doute entre lunes lointaines et comètes, un clin d'oeil, un sortilège, une pirouette, l'évidence folle de deux corps, et qui échappe à tout - je le sais maintenant, la rencontre dure toujours.

 

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