l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

la mer

26.04.04

au matin, partie pour faire une course et puis j'ai pris le train pour la mer. il y avait des enfants dans le wagon, des petites en uniforme, chapeaux melons à rebords, piqués d'un ruban rouge, sacs de cuir et chaussures vernies noires, tout droit tombées d'un film, ou d'un manga, si ça avait été un manga alors à l'image suivante on aurait vu le narrateur (la narratrice) s'imaginer être assis au milieu d'un ensemble de petites mouettes, des mouettes avec des chapeaux melons, et qui piaillaient vivement. je rêvais à la fenêtre, séquence après séquence, cubes gris-blanc de banlieue, petites rizières vert clair, et surgissant de nulle part, improbable et serein, le beau visage blanc d'un grand bouddha de pierre assis très tranquillement sur le flanc de la colline. konnichiwa, je pensais, et puis je suis descendue un peu plus loin, il y avait la route qui s'avançait sans questions vers l'eau claire, j'ai marché droit dans le soleil, je riais toute seule, quand je suis arrivée sur la plage les vagues étaient très belles, très rondes, en caresse, et les surfers filaient dans la douceur liquide - je me suis allongée dans le sable, de toute ma peau dans le sable chaud : tout était bien.

 

avant - après
index - journal
ego -
archives -

© 1999-2006