l'immédiate
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qué poemas nuevos fuiste a buscar ? 05.12.04 un signe, le petit restaurant espagnol du coin de la rue saint-gilles où les serveurs avaient donné du pain à L à deux heures du matin pour ses oeufs à la coque, un signe, un disque de flamenco quand on rentre, cheveux flous, une espèce de tristesse douce dans le coeur - des plats arrivent, des poissons grillés et du vin, des nougats en morceaux, des fruits, du soleil - je me sens amoureuse, à nouveau, d'un amour absolu pour des hommes, des mystères, des pays, c'est fou les mondes qui s'ouvrent quand on tombe dans des langues, c'est simple et c'est la chose qui me rassure le plus peut être - l'illimité des terres, l'inaltérable des mers - cette longue course en avant dans la vie et les choses, touchant toutes les couleurs, goûtant toutes les lumières, amoureuse éperdue d'un corps ou d'une peinture, d'un air à la radio, coeur battant pour des mots, un regard, le sentiment exquis de la reconnaissance, peau brûlante et puissante, adorant quelques fois jusqu'à la solitude, jusqu'aux angoisses violentes qui étreignent toute la chair, les prenant pour ce qu'elles sont - des passions comme tant d'autres - respirant dans la nuit la sève fraîche des grands arbres, l'odeur âcre de la pluie, le monde tel qu'il est, lancé sur son orbite, le monde tel qu'il m'emmène, à toute allure - caresse de l'air dans la vitesse, coeur décoloré recoloré sans cesse par le temps.
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