l'immédiate
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te vas alfonsina con tu soledad 16.12.04 par vagues entières tous arrivent ce soir, les filles avec leurs jupes asymétriques, leurs tops en pilou de pyjama (vert pomme, bleu électrique), les types en vieux costumes, chemises ouvertes au col, cravates de travers, un assemblage précis de petits badges piqués sur le rebord de la veste, avec les coupes de cheveux les plus invraisemblables, ou les plus inquiétantes, par vagues ils se pressent tous au bar, à la musique, ils se connaissent, ils rient, Michelle est belle comme un coeur avec sa robe rose vif, une robe au moins deux fois plus vieille qu'elle, Leicester l'immense fidjien me donne un hug dont je ne me remets pas tout de suite, Jay est venu sans le très exclusif John mais il traîne avec lui un français dont je ne sais pas bien quoi penser - rien, sans doute - je préfère de très loin son insupportable colocataire, l'air très anglais, cheveux blonds foncés et épais, l'air savamment débraillé, qui toise tout le monde et me donne envie de rire, oh, ça suffit, je marche avec Nicky dans les rues de la ville, je plonge mon visage entier dans les grands massifs de fleurs, coulant avec nous encore dans la rue s'étendent les guitares et les voix, nous marchons heureuses riantes nous tenant par le bras, sur la route brumeuse de bruine chaude la voiture flotte comme en rêve, je chante Alfonsina y el Mar.
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