l'immédiate
journal d'O.
Christchurch, Nouvelle-Zélande

 

 

thread-bare heart

17.12.04

vraiment, la fête était épouvantable mais j'ai aimé infiniment, vers neuf heures du soir, le soleil qui tombait à verse dans la voiture, avec la radio branchée très fort sur la fm chinoise, le parfum montant du parc le long de la route, dans le lointain des pelouses impeccables comme flottant dans l'air chaud un groupe de jeunes garçons tout habillés de blanc qui s'entraînaient au cricket - plus tard, dans les lumières du bar, la très belle Samcha, à demi anglaise, à demi maorie, et puis complètement ivre, le long tatouage de son dos nu glissant dans l'air comme un oiseau - enfin l'orage a éclaté, longtemps j'ai regardé les phares des voitures voguer dans l'eau et la couleur par la fenêtre cinéma des soupirails, se diluer dans la nuit comme mon coeur alangui, et marchant à travers l'immense couloir aux néons blancs, tanguant comme sur le pont d'un bateau, nous sommes ressorties dans la rue, éberluées, à bout de souffle, ouvrant la nuit comme le rideau le plus épais.

 

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