l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

swimming pool

18.02.04

on se retrouve au coin des rues, les rues sans nom, au chaud s'il pleut dans les odeurs de soupe et puis de raviolis des petits kombinis, avec cette foule étrange qui vient lire des mangas debout dans les vitrines, le blanc cru des néons tard vivant dans la nuit. on descend dans des caves, une commande au hasard, le sake nous fait rire et puis à la piscine ce sont les vieilles japonaises qui se moquent de nous, de nos corps d'étrangères, de toutes les lois transparentes qu'on enfreint tranquillement, du monde extérieur qui nous est une énigme, le sparadrap blanc qu'un jeune type en maillot violet est venu mettre sur mes bagues au milieu du grand bain, la ronde formidable des maîtres-nageurs, leurs gestes insensés, leurs cris sourds de caserne, ce recul qu'il a eu, le mignon aux lunettes, quand m'aidant à mettre ce ridicule bonnet obligatoire ma barrette s'est cassée et puis tous mes cheveux lui sont tombés d'un coup en cascade sur les mains.

 

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