l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

les autres vivants

19.02.04

les bals loin en sous-sol, parquet de bois ciré, deux ou trois mojitos pour changer d'horizon et ma robe noire m'emmène aux mains et aux regards, je suis faite pour cela. ils invitent en silence, du même sourire fixe, la prise au corps solide et qui tue la langueur - danser la salsa ou bien le merengue avec des Japonais c'est un peu comme l'armée, faut se tenir à carreau, alors quand vient l'homme brun, l'Argentin aux yeux noirs qui me vole à un autre et me fait tournoyer il n'y a plus de barrières, il n'y a plus d'épuisement, c'est le même sang violent et brûlant sous la peau, l'intuition du mouvement, la simplicité folle, mon coeur rouge reconnu, et je lis dans sa voix, dans ses yeux, dans ses mains les chemins qui emmènent, par gouffres et par méandres, jusqu'au pays de mon corps.

 

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